jeudi 27 décembre 2012

Nuage du jour: Altostratus

Nuage de l'étage moyen. Le Soleil est visible comme à travers un verre dépoli, ce qui permet de le distinguer du cirrostratus (nuage de l'étage élevé) qui quant à lui laisse apparaître le disque solaire. En dehors des régions polaires ils ne donne jamais de halo (alors qu'on le voit ici, avec le rouge à l'intérieur et le bleu à l'extérieur) car alors composé d'eau liquide et non de glace.
Aujourd'hui, nouvelle sortie sur la banquise pour en mesurer son épaisseur avec Maxime (chef de district) et Thomas (outilleur). Il faut obligatoirement être 3 et avoir 2 radios dans la zone où nous étions, au cas ou l'un d'entre nous se retrouve dans l'eau. Pas de problème particulier pour avancer, nous n'avons pas rencontré de glace vive. Je n'ai même pas eu à sortir les crampons. Mais un problème de matériel: le couteau situé en tête de foreuse est resté au fond du trou (alors que l'on avait pas encore totalement percé la glace), il a donc fallu aller à la pêche pour le récupérer!

 Sur la route nous avons rencontré quelques animaux. Manchots Adélie bien sûr (ils sont partout, même sur la base), mais aussi phoques et manchots Empereur (rappelons que le film "La marche de l'Empereur" a été tourné ici).
Côté boulot quelques soucis (résolus depuis) au niveau de la sauvegarde automatique journalière des ordinateurs par le logiciel Norton Ghost et de livraison de matériel. Ainsi nous avons une imprimante couleur en panne et une autre N&B dont il ne reste presque plus d'encre. Nous dépendons actuellement de la bonne volonté de Géophy pour l'impression couleur.

J'ai relancé un ballon pour les mesures d'ozone le 23 décembre, qui a atteint 25 973m.

Jean-Marie et Emile ont déjà dû faire 3  vacations aéronautiques, en envoyant des pseudos messages METAR (messages météorologiques à destination de l'aéronautique) toutes les heures.

Nous avons bien sûr eu le droit au repas de Noël avec de la langouste au menu.

L'Astrolabe, pourtant parti depuis presque 2 semaines, est toujours bloqué dans le pack à une centaine de kilomètres d'ici (il n'a pas bougé depuis 3 jours). La campagne océanographique va donc être sérieusement compromise.

D'ici le retour de l'Astrolabe Jean-Marie va me former sur l'exploitation, histoire que j'en fasse de temps en temps.


Base antarctique Dumont d'Urvillle - 27 décembre 2012, 22h30

Pression atmosphérique 993.8 hPa
Température -3.0 °C
Température du point de rosée -6.5 °C
Humidité relative 77 %
Windchill (température ressentie) -7.2

Vent
-Direction 120 ° (ESE)
-Vitesse moyenne 3.1 m/s (11.2 km/h)
-Vitesse max 4.1 m/s (14.8 km/h)


Rayonnement global 25.8 W/m²

Observation à 12h TU:
-Visibilité 12 000 m
-Nébulosité totale 7/8
-6/8 de stratocumulus à 1300 m

-3/8 d'altostratus à 3200 m

vendredi 14 décembre 2012

Voyage vers l'Antarctique, arrivée et relève

Aller en Antarctique n'aura pas été de tout repos.

J'ai d'abord du prendre le train jusqu'à l'aéroport de Roissy. L'IPEV m'avait réservé un billet depuis Lannion (gare la plus proche de Perros-Guirec) le 29 novembre à 11h48 avec changement à Plouaret et Rennes. Plouaret n'étant pas loin, c'est là que j'ai commencé mon voyage.

Arrivé à l'aéroport, j'y ai retrouvé une bonne partie de la TA63. Viviane Jean, de l'IPEV, nous a remis différents documents, notamment le visa...que pour ma part il a fallu refaire à cause d'une erreur dans ma date de naissance (le 8 mars 1972?).

A 20h, nous avons pris un premier avion jusque Hong-Kong, où nous ne serons restés que quelques heures (pas assez pour en profiter).

Ensuite nous avons pris un deuxième avion jusque Sydney le 30 décembre à 19h heure de Hong-Kong. A la sortie, étant désormais sur le territoire australien, nous avons du récupérer nos bagages pour passer la douane, très sévère. Puis le 1er décembre à 9h30 heure de Sydney nous avons pris un dernier avion jusque Hobart (Tasmanie).

Après avoir passé l'après-midi à visiter la ville, le bateau L'Astrolabe (surnommé par certains Le Gastrolabe...) a appareillé à 18h heure locale. Quelques heure plus tard, le mal de mer a commencé à se faire sentir. Je suis donc resté cloué au lit, sans être capable d'avaler quoi que ce soit jusqu'au 6 décembre. A cette date en effet nous avons rencontré le pack. Pack qui s'est de plus en plus épaissit, au point de nous bloquer totalement toute la journée du 8. Puis dans la nuit nous avons subi une tempête, avec une gîte jusque 40° (de quoi tout faire valser dans la cabine). Inutile de dire que le mal de mer a refait son apparition aussi sec...

Le 11 nous étions enfin en vue de DDU, mais le transfert en hélicoptère n'a été possible que le lendemain, vers midi. Ensuite nous avons reçu différentes informations et consignes sur la base et effectué une visite de l’Île des Pétrels, sur laquelle nous sommes. Puis Géraldine Pagan (TSI de la TA62) a commencé à me former pour la relève.

Le lendemain matin j'ai pu accompagner mon chef de district sur la banquise pour en mesurer son épaisseur. Il reste donc encore plus de 2m, mais par endroits la glace est assez « molle ».

Hier j'ai effectué mon premier lancement d'un ballon ozone. J'ai également pris l'hélicoptère par un temps bien ensoleillé en compagnie de Géraldine et d'Emile Abauzit pour aller voir le mât vent de la piste D10, sur le continent. Ce mât ne reste en place que le temps de la campagne d'été, je devrais donc aller le démonter lors du dernier passage de L'Astrolabe.

Ensuite j'ai participé à une manœuvre à laquelle on ne peut pas vraiment échapper (ou alors on se fait mal voir) : le rangement des vivres. Dans la soirée les 2 équipes météo se sont retrouvées pour la photo de la relève.

Et aujourd'hui, c'était le départ de L'Astrolabe. Géraldine n'aura donc eu que quelques jours pour me former, ce qui est très court.

Dans les prochains jours je vais tâcher de bien repérer tout le matériel et documentation dont je dispose, et explorer les différents répertoires du serveur météo. Ayant préparé une sonde ozone, je devrais lancer un nouveau ballon d'ici 7 à 10 jours. De plus nous avons terminé un rack d'hélium, je vais donc devoir le "coliser" pour qu'il puisse être ramené lors de la prochain rotation de L'Astrolabe.


Base antarctique Dumont d'Urvillle - 14 décembre 2012, 22h30

Pression atmosphérique 986.3 hPa
Température -2.1 °C
Température du point de rosée -6.8 °C
Humidité relative 70 %

Windchill (température ressentie) -8.8

Vent
-Direction 90 ° (E)
-Vitesse moyenne 7.3 m/s (26.3 km/h)
-Vitesse max 10.2 m/s (36.7 km/h)


Rayonnement global 25.8 W/m²

Observation à 12h TU
-
Visibilité 12 000 m
-Nébulosité totale 8/8
-1/8 de cumulus à 600 m
-4/8 de stratocumulus à 1300 m
-5/8 d'altostratus à 2800 m